L’électrification en Afrique subsaharienne : constat et objectifs

Publié par Team energe le

Accès à l'électricité

L’Afrique subsaharienne présente les plus bas taux d'électrification de la planète, avec la moitié de la population sans accès à l’électricité. On le retrouve pour le Mali à 58% [data World Bank]. Ce sous-équipement est d’autant plus flagrant, que d’autres réseaux comme la téléphonie mobile se sont développés rapidement : aujourd’hui 80% de la population y est équipée d’un téléphone [GSMA].

A titre d’exemple, la consommation électrique par personne et par an est d’environs de 500 kWh en Afrique subsaharienne alors qu’elle atteint 4000kWh en Chine et quasi 15 000kWh au Canada ou au Qatar.

Or, l’accès à l’électricité est un facteur clef dans les problématiques de développement : il permet le fonctionnement des centres de soins, le respect de la chaine du froid pour l’alimentation et les médicaments, l’accès à l’information et à l’éducation et la simplification de la vie ménagère.

 En Afrique subsaharienne hors Afrique du sud, les réseaux électriques sont souvent concentrés dans les villes, alors que 63% des africains vivent en dehors des villes [Data World Bank]. Au total, moins de 10% du territoire est couvert. Ce faible accès est accentué par de nombreuses coupures de courant (plus de 25 par mois en moyenne au Nigeria).

Carte de l'électrification en Afrique subsaharienne, 2016.Afrique de nuit 2016

 

Production de l'électricité

Les pays de l’Afrique subsaharienne ont des capacités de productions limitées en termes de nucléaire ou d’énergie fossiles et dépendent davantage de l’hydroélectricité (fleuve Niger, Nil…). Pour pallier les déficits des réseaux nationaux, des solutions individuel se sont misent en place. Plus de la moitié des Nigérians possèdent un groupe électrogène individuels et ils fourniraient à eux-seuls plus de 40 GW contre 6 GW disponible via les réseaux centralisés au Nigeria [Ecofin].

Mais c’est l’énergie solaire qui possède le potentiel le plus considérable. Cette énergie est encore sous exploitée alors que L’Afrique subsaharienne est l’une des régions les plus irradiée au monde. La plupart des pays de la région ont une capacité proche de 2000 kWh par m² et par an, soit 65% de plus que le potentiel moyen en France.

Le solaire et l’éolien ne représentent que 2% des énergies de la région. Bien que d’immenses parcs solaires commencent à faire leurs apparitions dans certains pays d’Afrique, d’autres initiatives à destination des particuliers, telles que les kits solaires, viennent comble ce manque d’électricité dans les zones isolés.

Carte irradiation Afrique subsaharienne

 

Investissements pour l'électrification

D’après l’Agence Internationale de Développement, trois grands axes vont être primordial pour accélérer l’électrification en Afrique subsaharienne :

  • L’extension des réseaux centralisés vers des zones nécessitant un fort investissement : zone industrialisée, zones urbaines.
  • Des « mini » réseaux autonomes alimentés par des petites centrales au niveau locales.
  • Des générateurs individuels :

Cette urgence d’agir pour accélérer la nécessité d’un accès à l’électricité fait l’objet d’un des 17 objectifs du Programme de développement durable ayant pour horizon 2030 dressé par L’Assemblée générale des Nations Unies en 2015. ODD Numéro 7 – « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable »


La banque mondiale estime entre 7 et 10 milliards de dollars[Off-grid report] d’investissements nécessaires dans le solaire hors réseau d’ici à 2030 afin d’atteindre l’accès universel à l’électricité. Les diasporas d’Afrique subsaharienne envoient environ 50 milliards de dollars à leurs proches chaque année. C’est la mission d’energe, d’accompagner et de favoriser ces initiatives privées, pour une utilisation des fonds ayant un impact direct sur le développement durable. 

 

Inès Santiago, M1 Management des organisations à l'Université Paris Dauphine - PSL


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